Débourrage de Elixir Of White Unicorn

Premier jour, et je tremblais déjà sans le vouloir. J'étais nerveuse comme pas possible. Pourtant, il s'agissait de mon poulain. Mais c'était tout de même un des rares poulains que j'avais débourré jusqu'ici. Maintenant, c'était un engagement à vie. J'allais, par mes actes, influencer la vie de ce cheval...
Je respirai un bon coup et m'avançai dans l'allée des boxs. La poulinière était là, encore là, dans le box d'à côté. On viendrait la chercher très bientôt. Le poulain observait l'endroit avec une curiosité mêlée de désarroi. J'ouvris lentement la porte, et le poulain rejoignit sa mère, près du mur. A trois ans. Alors, lentement, je m'assis par terre, dans l'entrée, et attendit, sans regarder le poulain. Quelques minutes plus tard, il était là, me flairant, m'observant, me jaugeant de son regard intelligent. Elixir était hardi...
Au bout de cinq bonnes minutes, je levai doucement la paume et lui caressai lentement l'encolure, en lui parlant doucement. Il se laissait faire, un peu inquiet mais rongé de curiosité. Puis doucement, je descendis sur le dos, puis sur les flancs. Un peu la croupe. La crinière. Elixir frémit et fit un pas en arrière. Je le rassurai, et il se détendit progressivement. Alors je lui offris un bonbon - il commençait seulement à les apprécier - et refermai le box. C'était assez pour aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'allais passer deux étapes en même temps. Avec les chevaux moins franc j'aurais pris tut mon temps, mais Elixir était un poulain intelligent et qui n'avait pas froid aux yeux. C'est donc avec un licol et une boîte de pansage que j'entrai dans l'écurie ce jour-là. Je posai la boîte devant le box, que j'ouvris, en parlant doucement, en appelant le jeune cheval par son nom. Elixir renâcla, puis fit un pas vers moi. Finalement, il franchit la distance nous séparant. Je le félicitai chaleureusement, puis lui présentai le licol. Il esquissa un mouvement de recul, et se tourna vers le box vide d'à côté. Sa mère était partie hier, et il semblait assez bien se remettre du traumatisme. Il flaira le licol sous toutes les coutures, puis y enfonça le nez. Surpris par le contact de la muserolle, il recula aussitôt, et recommença plusieurs fis la manoeuvre. Finalement, je me plaçai à son côté, lui parlant avec douceur, et je lui enfila le licol, mais sans le fermer. Il ronfla un peu, mais resta calme. Je le félicitai chaleureusement, lui offrit un bonbon. Puis j'attachai la têtière. Il secoua un peu la tête, se gratta contre son antérieur, mais finit par l'accepter, quelque peu de mauvaise grâce. J'attachai ensuite une longe au licol et fit un pas vers la sortie. Il me suivit en trottinant, et tenta de me dépasser. D'une voix ferme, je l'arrêtai d'un NON assuré. Il se figea, surpris. Je sortis du box, lui derrière moi. Je rentrai de nouveau, et ressortit. Il resta calmement derrière moi, et reçut une friandise et des félicitations. Une deuxième tentative me confirma qu'il avait compris. Je le fis marcher dans toute l'allée, de long en large, le laissant observer l'endroit à sa guise. Je l'attachai ensuite avec sa longe anti-renard à l'anneau du box, et m'éloignai. Il hennit et tira vers moi. La longe céda. De nouveau un NON. Je le rattachai et me reculai. il hennit, piaffa, hésita, mais resta sur place. Aussitôt, je m'approchai, le caressai, le récompensai. Je répétai plusieurs l'opération, et il parvint à un calme relatif. le reste viendrait avec le temps. Le pansage se passa sans encombre, mais je laissai les pieds pour après le join-up du lendemain. Lereste de la jkournée se passa en exploration, la douche, le rond de longe, les prés...

Les jours passaient, et Elixir s'améliorait. En entrant dans les écuries, qui sentaient la paille fraîche et le cheval, odeurs mélangées qui m'avaient toujours remplies de bonheur. Le jeune cheval, qui embellissait chaque jour avec sa robe d'ébène, passa la tête par-dessus son box. Il allait vers ses trois ans, et il ne le savait pas encore, mais aujourd'hui et demain allaient être deux jours parmi les plus importants dans sa vie. J'ouvris doucement le box, et en lui parlant doucement, lui enfilai le licol sans problème. Nous sortîmes sans problème du box, et je l'emmenai vers l'extérieur. Elixir était attentif, les oreilles en avant, les naseaux dilatés. Le rond de longe était ouvert, et je le fis entrer. Il marqua une pause en entrant, puis marcha tranquillement à mes côtés dans le rond. Je fermai la porte, puis lui ôtai le licol. Elixir m'observa une seconde, puis se mit à marcher à sa guise dans le rond. Je posai le licol et la longe sur le rondin supérieur, et m'emparai d'une longue rêne légère. Alors, la lançant dans la sa direction, je l'obligeai à fuir. Surpris, le jeune étalon bondit en avant, galopant à main gauche. Dès qu'il ralentissait, je le forçai à fuir, l'obligeai à changer de direction. Le premier signe vint environ cinq minutes après le début de l'opération. Son oreille intérieure se braqua sur moi. Je le fis tourner plusieurs fois, et le phénomène se confirma. Plusieurs minutes après, il se mit à lécher et à mâchouiller l'air, ce qui était signe qui voulait discuter, qu'il en avait marre de fuir. Alors, laissant omber la longue rêne légère, je me tournai de manière à ne plus le regarder. Etape cruciale et stressante. les seconde passaient, et je commençais à avoir de graves doutes... Soudain, des naseaux frémissants m'envoyèrent de l'air chaud sur l'épaule. Je marcha lentement dans tout l'espace, et le cheval me suivait. Victoire ! Je me tournai doucement, et lui caressai le chanfrein en le félicitant. Puis, je descendis lentement les mains. L'encolure, le ventre... toutes les parties visées par les prédateurs. Enfin, teste suprême, je lui soulevai l'antérieur. Si un cheval vous laisse soulever sans résistance son unique moyen de fuite, c'est qu'il vous fait confiance. Nous marchâmes un peu dans le rond de longe, puis je l'habituai aux guêtres et diverses protections, avant de le panser et de le mettre au pré.

Aujourd'hui serait un jour décisif. Nous étions dans le rond de longe, Elixir au bout de la longe de travail. Fin, léger et rapide, c'était un cheval digne des plus grands, d'une conformation extraordinaire. J'avais déjà renforcé le join-up ce matin, et nous en étions à l'étape décisive. Je le détachai, lui laissant le licol, et je plaçai selle, tapis et bridon sur la sol. Elixir recula, surpris. Puis, lentement, il s'approcha. Il baissa la tête, faisant des tours autour du matériel. il le flaira et l'observa en tous sens, avant de revenir près de moi. je le caressai le félicitai, avant de le rattacher à la grande longe. Lentement, je passai le tapis sur son dos. Puis la selle. Alors, doucement, je serrai la sangle. D'abord un peu; puis plus fort. Puis normalement. Enfin, d'un claquement de langue, et en faisant tourner le morceau libre de longe de travail, je le fis démarrer. A peine trois foulées plus tard, Elixir lança un coup de cul magistral et démarra au galop. C'était entièrement normal et prévu. Après un tour à donner ruer pour se débarrasser de la selle, il se calma brutalement et repassa au trot, puis pas. Je le fis changer de main, aller aux trois allures. Il était calmer, presque serein. Je le ramenai à moi et le félicitai chaleureusement, avec bonbon et caresse. Puis je lui présentai le bridon. J'avais passé le mors dans un bol de jus de pomme, pour que le cheval garde un bon souvenir de son premier mors. C'était un mors très simple, comme on en trouve chez la plupart des cavaliers et des éleveurs. Je fermai la bride, le licol toujours dessous, et le fis marcher. Elixir secoua d'abord la tête, puis accepta relativement bien le mors.
L'étape suivante était de lui mettre un sac sur le dos, puis de le faire marcher. Ensuite de m'appuyer sur l'étrier, puis de me pencher en avant, puis de me mettre en selle. Ce fut donc une heure après avoir commencé la séance que je me retrouvai pour le première fois sur le dos de mon cheval. Je le fis marcher un peu, puis descendis, félicitai, et partis le panser.