Débourrage de I'm A Lady

Je refermai le dossier et inspirai un grand coup. Elle avait 3 ans, elle s'appelait I'm A Lady, et à en voir les photos, elle était à couper le souffle. Le rond de longe "tai à peine terminé, je venais seulement de ranger mon matériel, et à en juger par les enchères de jeunes chevaux qui s'envolaient, j'allais avoir du pain sur la planche en tant qu'unique débourreuse. Ce fut donc l'estomac un peu noué que j'accueillis le chauffeur du van. Il fit descendre la belle demoiselle. Elle était, comme prévu, à couper le souffle. Noire et fine, l'oeil intelligent, construite pour lacourse, elle était légère et avait cette apparence fragile propre aux akhals. Je signai le papier prouvant qu'elle était bien arrivée à WUF à telle heure, et emmenai la demoiselle en licol. Elle se laissait calmement conduire, Ce qui était déjà un avantage. Je la lâchai dans le round pen, sans licol, et la laissai marcher un peu à sa guise. Après environ cinq minutes, j'entrai à l'intérieur en l'appelant par son nom. Elle s'immobilisa et me laissa approcher. Je la félicitai, puis lui enfilai le licol, ce qu'elle fit sans problèmes. Ensuite, je la menai au licol dans le rond de longe. Alors, je la sortis du rond et l'emmenai vers l'écurie, où un box propre l'attendait. Je la fis entrer et ortir plusieurs fois, et elle obéissait toujours avec beaucoup de bonne volonté. Je l'attachai donc en face de son box attitré, avec une longe anti-renard, et commençai à la panser. Elle réagit très bien aux brosses, mais on ne lui avait visiblement jamais pris les pieds. J'y allai en douceur, et elle l'accepta sans faire d'histoires. En à peine une heure, je venais 'exécuter un quart de son débourrage. Je terminai de la panser, lui enfilai une couverture aux couleurs de l'écurie, puis la sortis et l'habituai à l'endroit. Elle était extrêmement vive et particulièrement intelligente. Le débourrage irait vite. Lorsqu'elle eut découvert une grande partie du domaine, je la lachai dans le petit pré à proximité de l'écurie, puis retournai à mes chevaux.

Jour crucial que celui d'aujourd'hui. Je lançai le longue rêne, et la belle noire bondit en avant en ronflant. Je lui fis faire quelques fois le tour. Elle braqua très vite son oreille intérieure sur mois, puis vinrent les signes habituels. Il ne fallut pas dix minutes pour qu'elle soit le nez à mon épaule, me suivant partout dans le rond. Je l'arrêtai au centre, la caressai sur toutes les zones vulnérables, puis lui prit les pieds un à un.
Je plantai alors le matériel au centre du rond, et la laissai observer tandis que je marchai dans le roundpen. Très vite, elle revint près de moi. Je la caressai, attachai une longe à la boucle de son licol, puis lui plaçai progressivement le tapis sur le dos. Puis la selle. Je serrai doucement la sangle. Lady ne bougeait pas. Attentive et calme, la seule chose notable était qu'elle m'observait avec intérêt. Je l'invitai alors à avancer de nouveau. Elle fit les tours sans problèmes, bien qu'elle portât une selle pour la première fois de son existence. Je l'arrêtai, la félicitai. Le bridon fut sans aucune difficultés. Je plaçai après quelques tours un sac sur son dos. Mêmes réactions. Grimper en selle fut comme si je le faisais sur un cheval entraîné.
Ensuite, conformément au débourrage par Monty Roberts, j'attachai les deux rênes au mors, les fis passer dans les étriers, et commençai à la guider aux longues rênes. Elle était d'une vivacité remarquable. En à peine une heure et demi, elle acceptait selle, filet, cavalier, et connaissait déjà les bases.

La journée fut longue, mais Lady apprenait si vite qu'elle me mettait en avance sur le programme. En à peine une journée, par périodes d'une heure, je parvins à la familiariser avec la plupart des disciplines. Elle était merveilleuse sous la selle, sensible et adorable. Elle apprenait à chaque seconde, et j'en vins à être triste de devoir la rendre. Mais en fin de journée, conformément à mon appel, un van vint la chercher.